
« Personne ne nous connaît ici ! » Que vous croyez. Sachez que les gérants de chambres d’hôte savent parfaitement reconnaître les couples illégitimes. Ceux qui arrivent à deux voitures. Celui qui hésite quand l’hôtesse demande « Madame prendra du thé ou du café ? ». Pour ceux qui s’efforcent, toute l’année, au travail, de mémoriser les noms de leurs partenaires professionnels, ou qui dans leur ville s’appliquent à reconnaître les voisins, les vacances offrent la promesse de l’anonymat. On est tous un peu des dirigeants d’Astronomer (cette start-up américaine dont le PDG a été surpris avec sa maîtresse à un concert de Coldplay), à se croire incognito dans la foule estivale sans se rendre compte qu’on s’y fait repérer plus vite qu’on ne croit.
En vacances, on remarque le nouveau venu à l’allure à laquelle il franchit les ronds-points, au chargeur d’iPhone demandé à l’épicerie du village, aux boules de pétanque qui brillent trop le neuf, au devoir qu’il se fait d’acheter la baguette percheronne dans le Perche alors que pour faire local il ferait mieux de prendre une baguette blanche au Super U. Malgré l’autocollant bigouden « A l’aise Breizh » à l’arrière de sa voiture et sa panoplie Armor-Lux, l’outsider est tout de suite démasqué.
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