Dans un quartier populaire de Hanoï, au Vietnam, tout en haut d’un petit immeuble, deux salles aux autels couverts de fleurs et de fruits accueillent les prières discrètes des visiteurs. C’est ici que, dans un bureau tapissé de livres, l’Union for Informatics Application (UIA) évalue les « capacités spéciales » de ceux qui parlent aux esprits. « On ne peut pas laisser ce travail à n’importe qui, sinon des gens vont en profiter pour faire de l’argent et nuire à la société », explique le directeur, Vũ Thê Khanh, petit monsieur aux cheveux blancs qui a fondé l’UIA en 1992.
Ces médiums sont désignés en vietnamien par un néologisme que l’on peut traduire par « spécialiste de l’extra-sensorialité », selon l’anthropologue français Paul Sorrentino, auteur d’un livre sur ce phénomène, A l’’épreuve de la possession. Chronique d’une innovation rituelle dans le Vietnam contemporain (Société d’ethnologie, 2018).
Il vous reste 87.68% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.