Un curieux programme de remise en forme par la marche intensive semble s’être mis en place à Paris. Pour encourager tous les Parisiens à effectuer leurs 10 000 pas par jour, l’objectif minimal pour garder la santé, il a suffi à la RATP de faire flamber le ticket de métro de 43 % pour les voyageurs occasionnels : l’achat de dix billets passe de 17,50 euros à 25 euros en 2025.
Avec des campagnes de communication pour le moins discrètes autour de la « révolution billettique 2025 – Simplicité pour tous », mais des contrôleurs en masse pour décocher des amendes de 50 euros, ce sont, tout à coup, des armées de Parisiens qui trouvent que, finalement, « on n’a qu’à y aller à pied ».
Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, a eu beau répéter qu’il s’agissait de « réparer une injustice », avec ce tarif unique métro-RER qui diminue le coût du billet pour ceux qui viennent d’au-delà du périph, les Parisiens, qui paient leur billet à l’unité 70 centimes de plus qu’en 2024, n’arrivent pas à s’en réjouir. On a beau leur expliquer que le prix pour la grande banlieue a baissé ou que ça reste moins cher qu’à Tokyo, Londres ou Copenhague, ils persistent à se référer avec ce qu’ils payaient au mois de décembre, plutôt que de se réjouir de ne pas habiter ailleurs.
Les bornes de vente de titres de transport offrent le spectacle de touristes qui n’y comprennent rien, épaulés par des Parisiens qui n’y comprennent rien non plus, mais ne le savent pas encore. La RATP assure qu’il s’agit d’une simplification « pour les voyageurs occasionnels, deux tickets à tarif unique », mais la formule annonce déjà une simplification compliquée. Et si la simplification consiste à éliminer le tarif dégressif pour les billets achetés par dix, est-ce qu’elle fait vraiment plaisir aux voyageurs ?
A quoi on les reconnaît
A la borne de vente de billets, ils constatent que les carnets ont disparu et qu’ils n’échapperont pas au passage du prix unique à 2,50 euros. Ils se sont crus malins en achetant des billets à l’avance en prévision des augmentations pendant les Jeux olympiques sans savoir qu’il y en aurait bientôt une autre. Ils ont découvert qu’ils ne pouvaient plus utiliser leur carte de transport chargée de billets de métro dans le bus et le tramway, au nom de la « simplification ». Ils ont croisé des gens de banlieue très contents de la nouvelle tarification et ont compris que les Parisiens n’étaient pas les seuls à prendre le métro.
Il vous reste 40.09% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.