Le roi d’Angleterre et le coquelicot rouge, c’est peut-être un détail pour vous…

Le roi d’Angleterre et le coquelicot rouge, c’est peut-être un détail pour vous…

Le roi d’Angleterre sur le domaine royal de Sandringham, le 3 novembre.

Le parcours d’un roi

Bon pied, bon œil ? On dirait bien… Soigné depuis le mois de février pour un cancer dont la nature exacte n’a pas été révélée, Charles III continue, ­malgré les spéculations incessantes de la presse anglaise, à accomplir son travail de représentation, comme si de rien n’était, ou presque. Fin octobre, le roi d’­Angleterre était en visite officielle en Australie et dans les îles Samoa. De retour au Royaume-Uni, on le retrouvait dans sa résidence royale de Sandringham House, dans le comté de Norfolk à l’ouest du pays, main dans la poche et sourire aux lèvres, en chemin pour un office religieux.

Marron show

Pour son week-end champêtre, le roi avait opté pour un manteau marron et des chaussures de couleur fauve, rendant hommage à l’un des grands principes de l’élégance masculine classique. Car si la formule « no brown in town », « pas de marron en ville », est d’un rigorisme risible, elle repose sur l’idée simple que l’élégance consiste aussi à se fondre harmonieusement dans son ­environnement. Concrètement, à la ville, il convient de privilégier les couleurs urbaines, tels le gris ou le noir. A la campagne, il est préférable de choisir des teintes naturelles, le vert ou le marron et leurs nuances.

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La vie de chameau

Attardons-nous sur ce manteau royal. Long, croisé et coupé dans le camel hair, une laine ­prélevée par tonte ou ­peignage sur les grands camélidés de la ceinture désertique et semi-aride d’Afrique et d’Asie centrale, le vêtement en question est ce qu’on appelle, dans le jargon technique un ulsterette. Pourquoi ce nom peu flatteur ? Tout simplement parce qu’il reprend les codes de l’époque victorienne en Ulster, alors province d’­Irlande, mais est taillé dans une matière plus légère et est surtout débarrassé de l’imposante cape reposant traditionnellement sur ses épaules. Vous savez tout.

Doux à cuir

Les chaussures du roi nous offrent l’occasion d’un point lexical salutaire, tant le brouillard règne sur le sujet. Elles sont faites de veau velours, un cuir utilisé sur son côté chair, soit la surface interne de la peau. Est-ce la même chose que le nubuck ? Non, le nubuck désigne un cuir dont le côté fleur, la surface externe, a été finement poncé. Que la suede ? Un peu, ce terme anglo-saxon désignant à la fois le veau velours et le nubuck. Et quid du terme « daim » ? Il est tout simplement impropre, car cela fait bien longtemps que l’on ne chasse plus les daims pour fabriquer des souliers.

Fleur et fusils

Impossible, enfin, de ne pas évoquer ce coquelicot rouge à la boutonnière du roi. Largement porté par les Britanniques à l’approche du 11 novembre, pour saluer la mémoire des soldats morts pendant la première guerre mondiale, ce poppy est inspiré d’un poème écrit par le médecin militaire canadien John McCrae, en 1915. Il évoque les champs de bataille du nord de la France recouverts de coquelicots après les combats : « Dans les champs de Flandres soufflent les coquelicots/Entre les croix, rang par rang. » Dès 1918, on commença à vendre lesdits coquelicots pour venir en aide aux vétérans.

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