Le philosophe Eric Sadin, oracle d’une IA qui dégénère

Le philosophe Eric Sadin, oracle d’une IA qui dégénère

Eric Sadin, philosophe, écrivain, spécialiste des nouvelles technologies du numérique chez lui à Paris le 28 janvier 2025.

Le 10 février, Eric Sadin descendra dans l’arène. Au moment même où la France accueillera à Paris le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui verra se presser sous la verrière du Grand Palais de nombreux chefs d’Etat, des scientifiques et des entrepreneurs de la tech – dont les pontes Sam Altman, patron d’OpenAI, et Sundar Pichai, PDG de Google –, le philosophe français, spécialiste du monde numérique, sera, lui, au Théâtre de la Concorde, pour un contre-sommet de l’IA, coorganisé avec le journaliste Eric Barbier, référent IA générative au sein du Syndicat national des journalistes.

Le principe de cette contre-manifestation, baptisée Pour un humanisme de notre temps, est simple. « Lors de ce sommet sur l’IA, prévoit Eric Sadin, tout le monde va se gargariser, nous décrire des lendemains qui chantent, avec une régulation qui va, soi-disant, nous prémunir contre des dérives. On va rivaliser d’investissements et nous parler du futur. Mais les IA génératives, qui sont le tournant intellectuel et créatif de l’IA, doivent nous pousser à nous poser des questions culturelles et civilisationnelles : elles assurent aujourd’hui des tâches qui jusque-là mobilisaient nos facultés intellectuelles et créatrices, de manière infiniment plus rapide, prétendument plus fiable et à moindre coût. Comment ne pas voir l’ouragan qui va s’abattre sur des professions à haute faculté cognitive ? »

Il vous reste 72.86% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Related Post

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *