Le Nevado del Ruiz, fulminant titan de la cordillère des Andes

Le Nevado del Ruiz, fulminant titan de la cordillère des Andes

Un silence épais. Voilà ce qui frappe Marguerite Bornhauser lorsque le taxi qui l’emmène avec une amie vers les hauteurs du Nevado del Ruiz dépasse les 4 000 mètres. Un silence d’autant plus impressionnant que, plus bas, les flancs du volcan colombien inscrit sur la ceinture de feu du Pacifique bruissent des cris des colibris qui vivent ici par milliers.

La photographe parisienne de 36 ans tombe alors dans les pommes, essoufflée par le manque d’oxygène et subjuguée par la beauté des lieux. « L’air y est rare, chaque mouvement devient un effort. Marcher, cadrer, respirer : tout s’y fait lentement, dans une attention presque suspendue. L’altitude impose une autre temporalité, celle du souffle court, de la lumière changeante, des rythmes invisibles du vivant », raconte-t-elle.

Ce monde de brumes et de couleurs saturées ne pouvait être appréhendé qu’à l’argentique, en épousant la magie intrinsèque du temps long. Marguerite Bornhauser a travaillé à la pellicule 24 × 36, en laissant à la lumière la possibilité de trouver plusieurs entrées à travers l’objectif, d’où l’impression de halos incertains et d’effet brûlé qui en résulte parfois.

Pour renforcer la symbolique de la chaleur et des coulées de lave qui ont modelé ces paysages durant des millénaires, elle a ajouté des tranches de couleur en utilisant des filtres. Des voiles rouges et orangés traversent certains cadres, « comme si la chaleur de l’éruption affleurait encore dans l’air, comme si le volcan imprimait ses traces ».

« Un ailleurs étrange »

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