Filatures, agressions, primes pour leur capture… Au Royaume-Uni, la vie mise à prix des dissidents hongkongais

Filatures, agressions, primes pour leur capture… Au Royaume-Uni, la vie mise à prix des dissidents hongkongais

Perchée sur l’estrade, Chloe Cheung s’agrippe à son courage et à son iPhone rose. Sa voix tremble. Pékin veut sa capture et elle est « terrifiée ». A Londres, au pied de la Royal Mint Court, une immense bâtisse de pierre blanche, où doit s’installer la diplomatie chinoise, la jeune militante hongkongaise de 20 ans s’époumone : « Cette méga-ambassade est une menace, une expansion du PCC [Parti communiste chinois] sur le sol britannique. Nous devons résister ! »

Samedi 8 février, à Londres, sous un crachin glacial, plusieurs milliers de manifestants, souvent masqués pour ne pas être reconnus, l’encouragent aux cris rageurs de « Free Hongkong ! ». Des policiers vêtus de gilets fluo peinent à contenir la foule, rassemblée pour protester contre l’ouverture d’une nouvelle ambassade chinoise au centre de la capitale britannique, sur les trois étages de la Royal Mint Court.

Construit en 1809 sur les ruines d’une abbaye et d’un cimetière, à proximité du mythique Tower Bridge, le beau bâtiment à colonnade a longtemps fait la fierté du Royaume-Uni : jusqu’à sa fermeture, dans les années 1970, on y fabriquait les pièces de monnaie britanniques. En décrépitude depuis, la propriété a été rachetée, en 2018, par la Chine pour y loger ses diplomates, à l’étroit dans leurs bureaux du quartier londonien de Marylebone.

La Royal Mint Court, à Londres, où la Chine prévoit d'installer sa nouvelle ambassade, en février 2025.

Il vous reste 92.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Related Post

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *