« De toute façon, McDo, je n’ai jamais trouvé ça bon »

« De toute façon, McDo, je n’ai jamais trouvé ça bon »

Après, en vrac, les projets de Donald Trump d’annexion du Canada voisin, le traitement fait à Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale, ou encore l’annonce de tarifs douaniers prohibitifs, l’envie de signifier son désaccord en sanctionnant tout ce qui provient des Etats-Unis a fait des émules dans de nombreux pays, dont la France. Décider de boycotter les produits américains conduit très vite à classer sa consommation en trois catégories : ce que l’on ne consommait pas et qu’on boycottait déjà sans le savoir (les Tesla, par exemple), les produits et services dont l’actionnariat et le circuit de fabrication ne sont pas clairs et que l’on hésite à inclure dans la liste noire (si les M & M’s sont fabriqués en France, ça compte ou pas ?) et les services dont il est difficile de se passer (les plateformes Internet, par exemple). Justement, c’est à l’évolution de la taille du groupe Facebook baptisé « Boycott USA : achetez français et européen ! » que l’on prend le pouls de ce mouvement.

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Le groupe permet de se retrouver (« ça fait plaisir de se sentir moins seul »), de se compter (« déjà 18 000 ! »), de mutualiser les idées (« j’ai fait des étiquettes de boycott à coller sur les produits américains dans les supermarchés »). Quand quelqu’un demande de l’aide (« par quoi vous remplacez le Tropicana ? »), on peut souvent observer une dynamique de radicalisation dans les réponses. Un premier suggère simplement une marque, un autre ajoute qu’il vaudrait mieux éviter les bouteilles par respect de l’environnement et acheter des oranges. On attend celui qui ajoutera que, pour être locavore, autant acheter des pommes. Ce sont les mêmes qui recommandent de remplacer tous les produits ménagers de Procter & Gamble par du savon noir ou du vinaigre blanc.

Les groupes de boycott comportent aussi immanquablement des gens qui suggèrent de l’élargir (« et les médias du groupe Bolloré ?), des gens qui avaient un boycott d’avance (« de toute façon, McDo, je n’ai jamais trouvé ça bon »), des enthousiastes aux idées difficilement applicables (remplacer Netflix par du théâtre) et qui nourrissent immanquablement les fractures entre urbains et ruraux (« tout le monde n’habite pas Paris… »).

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