Au Brésil, la tentation refoulée de la bombe atomique

Au Brésil, la tentation refoulée de la bombe atomique

Imperturbable. L’aggravation du conflit entre l’Iran et Israël, avec les attaques éclair menées par les Etats-Unis dans la nuit du 21 au 22 juin contre les sites nucléaires iraniens, n’a pas inquiété outre mesure le Brésil, convaincu qu’il est à l’abri de toute menace. « Malgré des effets dévastateurs, le Brésil, grâce à son éloignement, échapperait aux retombées radioactives [de frappes israéliennes ou américaines] », assurait, le 21 juin, le journal en ligne Metrópoles. A bonne distance des zones les plus à risque, qu’il s’agisse de Taïwan, de la Corée, de l’Ukraine, du Cachemire ou de Téhéran, le pays chérit son précieux isolement.

Apôtre du multilatéralisme et des solutions négociées, « le Brésil souhaite la disparition des armes nucléaires », explique à MLe magazine du Monde Carlos Márcio Bicalho Cozendey, secrétaire aux affaires politiques multilatérales au sein du ministère des affaires étrangères brésilien. Se doter d’une bombe ? « Notre Constitution l’interdit ! », tranche le diplomate, citant l’article 21 prohibant toute activité nucléaire non pacifique. « Il n’existe aucune marge légale pour un changement de position », conclut-il.

Mais l’affaire n’a pas toujours été aussi simple. Dans les années 1970 et 1980, le Brésil a été ouvertement accusé, à l’image de l’Iran aujourd’hui, de poursuivre un programme clandestin d’enrichissement d’uranium à visée militaire. Une affaire qui comporte encore de nombreuses zones d’ombre, donnant lieu à quantité de spéculations et controverses.

Larges réserves d’uranium

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